3 jeunes au presbytère de Nueil les Aubiers pendant le confinement

200 jeunes ont passé leur mois de confinement dans une cinquantaine de paroisse de France (dont Angers-st Sever, Rocamadour ou l’évêché de Limoges). Ils partagent avec le prêtre la vie quotidienne, travaillent et prient. Ils ont assumé le suivi technique des messes sur Internet. Leur souhait d’être missionnaire est fort et leur a fait faire ce Paris loin de leurs habitudes parisiennes ou vendéennes. Voici leur présentation début novembre. Leur témoignage sera sur Internet et le compte Facebook de la paroisse.

Agnès, Alexis et moi sommes trois jeunes missionnaires envoyés dans la paroisse Saint-Jean-Paul-II par les WEMPS (Week-Ends Missionnaires Prière Service) pendant toute la durée du confinement. Nous sommes très heureux de partager cette période très particulière avec le Père Jérôme, au presbytère de Nueil-les-Aubiers.
Et nous sommes là pour vous !

Si vous-même ou quelqu’un que vous connaissez :
– vous sentez un peu seul(e) et que vous souhaitez parler avec nous ou avec le Père Jérôme
– vous avez besoin d’aide pour installer Zoom et suivre les messes depuis chez vous (plus d’informations à venir)
– vous avez des idées pour faire vivre la paroisse pendant le confinement
– vous souhaitez nous confier des intentions de prière
– ou pour toute autre demande
Vous pouvez nous joindre au presbytère. Nous sommes autorisés à nous déplacer pendant le confinement, dans le respect des gestes barrière.
Nous serons ravis d’échanger avec vous et avons hâte de vous rencontrer ! En attendant, notre mission a déjà commencé : nous confions chacun d’entre vous quotidiennement dans notre prière.
A bientôt,
Agnès, Alexis et Martin

https://www.lavie.fr/christianisme/temoignage/etudiants-confines-mais-toujours-au-service-des-paroisses-rurales-68760.php

Martin Bruyelles nous partage son séjour dans notre Paroisse

Le 1er novembre, nous sommes arrivés, Agnès, Alexis et moi, dans votre paroisse Saint-Jean-Paul-II en Bocage. Depuis plus de trois semaines, nous avons la joie de partager le quotidien du père Jérôme, au presbytère de Nueil-les-Aubiers.

C’est lui qui a proposé à chacun de nous de partager un témoignage sur notre expérience missionnaire. Je commence, mais Agnès et Alexis suivront !

Le 28 octobre dernier, je regarde, résigné et un peu dépité, Emmanuel Macron annoncer un nouveau confinement. Le lendemain, en déplacement dans le Nord de la France, je m’interroge : ce nouveau confinement n’est-il pas une épreuve que le Seigneur m’envoie ? Comment ai-je envie de la traverser ? Comment faire en sorte qu’elle porte du fruit ?

C’est alors que je reçois un message dans un groupe WhatsApp qui réunit quelques amis d’un groupe de jeunes actifs chrétiens dont je faisais partie à Lille. Un ami relaie une annonce des WEMPS et de la Mission Isidore, deux associations qui unissent leurs forces pour proposer un confinement missionnaire dans une paroisse rurale…

Deux jours plus tard, nous arrivions à Nueil-les-Aubiers !

Trois semaines plus tard, les organisateurs nous proposent un temps de relecture de ces trois semaines de confinement. C’était dimanche soir, nous étions, tous les trois, assis sur les lits de l’une des chambres du presbytère. Je reviens ici sur l’une des questions qui nous a été posée :

Qu’est ce qui s’est transformé en moi ?

Rendre service à l’Église

J’ai souvent été “consommateur” de l’Église. Dans ma vie lilloise puis parisienne, j’allais à la messe régulièrement, participais à des groupes de jeunes, mais je ne prenais pas l’initiative de “rendre” à l’Église tout ce qu’elle m’offrait.

Ce confinement missionnaire me permet de vivre au cœur d’une paroisse. De découvrir le rôle central du curé, et des nombreux religieux et laïcs qui s’activent autour de lui.

Savoir se contenter de peu

Les actions que nous accomplissons pendant ce confinement sont petites et modestes : organiser une messe ou une adoration sur Zoom, rendre visite à quelques paroissiens, participer à l’entretien du presbytère, téléphoner à des personnes seules. Prier et vivre fraternellement, échanger, rire et découvrir l’autre.

Toute ma vie, pendant mon enfance, mon adolescence, mes études et le début de ma carrière professionnelle, j’ai été habitué, peut-être même drogué, à accomplir toujours plus, à toujours penser à l’étape d’après, à faire mieux, plus vite, plus grand. Peut-être que notre société moderne nous y invite, elle aussi.

Pour une fois, peut-être la première dans ma vie, je dois apprendre à me satisfaire de faire peu. De poser des petites pierres. Nous n’en ferons jamais un château, je le sais bien. Mais, ces petits cailloux, nous les posons avec amour. Avec la même intention pour notre prochain que les randonneurs qui déposent des pierres sur les cairns, ces repères qui jalonnent nos sentiers de montagne, pour guider les suivants. En tant que chrétien, avoir des repères, c’est déjà bien !

Créer du lien

En temps de confinement, c’est paradoxal ! Pourtant, nous n’avons jamais autant eu besoin de créer du lien. Entre ceux de la ville et ceux de la campagne, entre jeunes et moins jeunes. Quelle richesse ! Avec Agnès et Alexis, nous rendons souvent grâce, dans nos prières, pour ces rencontres que vous nous offrez. Vous nous partagez des morceaux de vos vies et de vos histoires. Vous nous parlez de foi, de vocation religieuse, de conversion, de vie éternelle. De doute, d’amour et de séparation. De souffrance, de deuil, de maladie. D’amour malgré tout. A vos côtés, nous grandissons en fraternité, et c’est notre foi qui s’illumine. Les frontières n’existent plus. L’âge n’est qu’un chiffre et l’origine qu’une ligne sur nos papiers d’identité. Nous faisons Église et nation.

Construire l’Église de demain

Que faire face à la baisse de la pratique religieuse ? Vous êtes nombreux, parmi les “moins jeunes”, à nous dire combien la région du Bocage était pratiquante il y a quelques décennies encore. En France, la foi recule. Nous vendons nos presbytères et nos couvents, nous fermons nos clochers, et nous regroupons les paroisses. Le Père Jérôme chapeaute 25 clochers et 25 000 habitants !

Pourtant, je pense que nous nous devons d’être optimistes. J’ai foi en l’avenir de l’Église, car je ne vois pas d’autre choix. Mon expérience de confiné missionnaire, mais aussi mon expérience personnelle et familiale me convainquent peu à peu que l’une des clés de cette crise réside dans le témoignage et le dialogue. Je pense que nous autres, les jeunes, avons besoin que nos parents et nos anciens nous parlent de leur foi, de ce qu’elle représente dans leur vie. Qu’ils ne nous parlent pas de traditions, d’obligations, de coutumes et de rites. Tout cela viendra après, en temps voulu. Mais qu’ils nous parlent de leur amour pour Dieu, de qui est Jésus pour eux, de comment l’Esprit Saint habite leurs vies. Qu’ils nous parlent d’amour, de vie après la mort, de consolation. Qu’ils nous parlent de la miséricorde et de la charité. Qu’ils nous parlent d’espérance, pour que nous puissions, ensemble, pour notre Église, pour nos frères et pour nos sœurs, espérer.

                                                                                                                                                      Martin Bruyelles

Agnès qui a passé un mois sur la paroisse St Jean Paul II nous donne son témoignage

Qu’est-ce qui m’a motivée à vivre un confinement missionnaire ?

J’ai été très touchée par cette initiative unique pleine d’espérance ! L’idée de transformer ce confinement qui nous contraint à l’isolement en occasion de me mettre au service de l’Église et de faire grandir ma foi avec d’autres, m’a beaucoup parlée ! Alors je suis lancée dans l’aventure un peu folle de partir vivre ce confinement avec des gens que je ne connaissais pas dans une région inconnue avec une grande confiance car je sentais que c’était là où Dieu m’attendait !

Quelle mission ?

Tout d’abord, notre mission commence par la prière. Prier ensemble pour votre paroisse qui nous accueille, se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint et confier au Seigneur chacune des personnes que nous rencontrons. Ensuite plus concrètement, garder le lien fraternel au sein de la paroisse, en animant les messes et un temps d’adoration sur Zoom, en rendant visite aux personnes isolées, en témoignant de la foi qui nous anime aux enfants du caté et aux confirmands. Pour résumer, des petits actes de charité au quotidien qui ont donné du sens à notre confinement.

Qu’est-ce qui m’a touchée ?

Les rencontres ont été des moments marquants et l’occasion d’échanger avec vous sur les joies et les épreuves de vos vies. Quelle joie de voir votre engagement au sein de l’Église, d’être témoin de la profondeur de votre foi et de votre confiance en Dieu. Je suis touchée de voir que nous sommes témoins les uns pour les autres de l’action de Dieu dans nos vies et que nous nous portons vers le Ciel. En étant plongés au cœur de la vie paroissiale, j’ai pris conscience de la richesse des talents de chacun pour faire vivre la paroisse. Par votre fidélité, votre investissement et votre générosité, vous nous montrez l’exemple de chrétiens engagés.

Je rends grâce également pour notre vie fraternelle vécue au presbytère. Nous avons partagé beaucoup de joie en toute simplicité autour de temps de prière, de discussions et de rires. Ces relations m’ont fait grandir en me poussant à me questionner. Nous avons eu l’occasion de témoigner sur l’Esprit Saint auprès des confirmands. Cela m’a amené à faire le point sur la place que je voulais donner à l’Esprit Saint et comment il avait agit dans ma vie. Cette invitation à témoigner m’a donc permis de faire une relecture de ma vie spirituelle puis de discuter sur ce thème avec Martin et Alexis avant de le partager au groupe de confirmands. Une expérience très riche qui a renforcé ma foi.

Et après ?

Après un mois dans la paroisse saint Jean Paul II, je dois retourner à Paris pour un stage. Difficile de devoir partir mais vraiment heureuse de cette expérience missionnaire au cœur de votre paroisse ! Maintenant les objectifs que je me me fixe sont de garder un rythme de prière, de rester dans cette joie de la mission et de continuer à m’engager auprès de ma paroisse !

Un grand merci pour votre accueil ! Je suis très touchée de tous ces liens qui se sont créés malgré les limites du confinement. Promis, nous reviendrons au printemps vivre un temps fort avec votre paroisse ! Belle route vers Noël, je vous garde dans mes prières, soyez bénis !

https://www.lavie.fr/…/etudiants-confines-mais-toujours…

Témoignage d’Alexis, jeune confiné à la cure de Nueil les Aubiers pendant un mois

Depuis le 1er novembre, Agnès, Martin et moi-même avons la joie de partager le quotidien du père Jérôme au presbytère de Nueil-les-Aubiers. C’est lui qui a proposé à chacun de nous de partager un témoignage sur notre expérience missionnaire. Après les très beaux témoignages de Martin et Agnès, il me revient de vous livrer humblement le mien avant de partir le 6 décembre.

L’annonce d’un deuxième confinement était prévisible. Nous le redoutions. Nous nous y préparions. Et pourtant, nous avons tous ressenti une forme de résignation et de perplexité à son annonce. Que faire de ce confinement qui s’ouvrait à nous ? Rester ? Partir ? Martin et moi sommes tombés sur cette proposition portée par les WEMPS, un groupe de jeunes organisant des week-ends de prière et service, de passer le confinement dans une paroisse rurale. La proposition semblait aventureuse, inédite et floue. J’ai un temps hésité et puis je me suis dit qu’il fallait foncer pour faire de ce confinement une chance, un temps utile, un « temps pour changer » comme dirait le Pape François.
Alors qu’est-ce que ce confinement nous invite à changer dans notre vie ?
Éprouver sans cesse sa foi
Aucune foi n’a vocation à être figée. Notre vie peut être traversée de doutes, d’incertitudes et de blessures. La perte brutale d’un être cher, un échec, un drame peut nous interpeller et nous aurions légitimement envie d’avoir des réponses du Seigneur. Je pense que le doute est humain. Il a pu m’arriver d’avoir une foi en dents de scie faite de périodes très mystiques et d’autres où ma foi était plus aride et sommeillait en moi. Mais ce qui est aussi humain c’est de chercher des réponses à nos questions. La plus grande preuve de foi c’est peut-être d’accepter que la volonté du Seigneur soit faite car c’est le chemin qu’il a voulu pour nous. Ce chemin est fait de difficultés mais aussi d’immenses joies, à condition que nous nous donnions les moyens de rendre ces joies possibles. Le Seigneur nous guide mais il ne marche pas à notre place. Et cette beauté de la volonté de Dieu, je commence à peine à la comprendre et cela m’aide à rendre ma foi plus constante et même à l’élever.
Plus que jamais, j’ai senti pendant ce confinement que ma foi s’est consolidée et que des signes de l’Amour de Dieu étaient perceptibles au travers de petites actions très simples : une messe sur Internet, une adoration, une visite à une personne seule. Une messe sur Internet chaque semaine nous a permis d’être en communion de prière et a donné, j’en suis sûr, à certains paroissiens une présence chaleureuse. Éprouver sans cesse sa foi c’est redécouvrir une vie de prière simple. Prier pour les autres c’est rendre vivante cette magnifique idée du christianisme : la communion des saints, cette communication à travers l’espace et le temps de gens qui s’aiment, qu’ils soient vivants ou morts. Je l’ai vraiment ressenti pendant ces messes, ces adorations et ces visites. Parce que cela m’a profondément ému, cela m’invite à les poursuivre par-delà ce confinement.
Se mettre davantage au service des autres
La vie fraternelle au presbytère a été l’occasion de partager la préparation des repas, les courses et la vaisselle dans des éclats de rire. J’ai eu la chance d’être scout et je me souviens d’une très belle phrase d’un grand chef scout mort pour la France en 1940, Guy de Larigaudie, à propos du service : « il est plus beau d’éplucher des pommes de terre pour le bon Dieu que de bâtir des cathédrales. » Je me retrouve pleinement dans cette phrase et elle m’accompagne chaque jour. Cette fraternité nous a donné un formidable baume au cœur. Ce confinement doit nous inviter à apprécier la beauté des actions humbles du quotidien pour pouvoir les faire dans la joie.
Se mettre au service des autres à travers des actions simples peut illuminer la journée d’une personne dans le besoin. Nous avons eu la chance d’aider des personnes qui pouvaient avoir des difficultés avec leur ordinateur. Je crois beaucoup à la pédagogie, expliquer et guider plutôt que faire à la place de, qui est une forme de transmission. Et cette transmission était réciproque car les personnes que nous aidions avec leur ordinateur prenait ensuite le temps de nous poser des questions sur nos vies et nous donnait l’occasion de les interroger sur la leur. Donner de son temps pour apprendre, créer du lien, s’intéresser à l’épaisseur de la vie d’une femme ou d’un homme est une source d’apprentissage et une marque d’humanité considérable. Que de choses nous avons à apprendre, à ressentir et à témoigner lors de notre passage sur Terre !
Oser témoigner !
Il y avait une personne que je n’avais jamais vraiment rencontré dans ma vie : l’Esprit Saint. Sûrement était-il là sans que je sente sa présence. Nous avons eu la chance, le hasard ; la Providence, dirons-nous, de témoigner du rôle de l’Esprit Saint dans notre vie auprès des jeunes de la pastorale. Pour quelqu’un comme moi, assez timide et qui ne s’est jamais demandé ce qu’était l’Esprit Saint, la tâche s’annonçait ardue. Mais qu’ai-je aimé témoigner ! Comme je parlais aux jeunes par écran interposé, je sentais une flamme monter en moi, me souffler les mots à la bouche et me libérer de toute timidité et de toute honte. Car nous devons oser témoigner. L’Esprit Saint, cette joie profonde qui nous habite, est l’acteur premier de l’évangélisation.
Pour bâtir l’Église de demain, nous avons tous un rôle à jouer : nous sommes des ambassadeurs de l’amour du Christ. Nous pouvons ramener certaines personnes vers l’Église en osant aller à leur rencontre, en prenant le temps de discuter avec elles, en nous intéressant à leur vie. Au fil de la discussion, en ayant gagné leur confiance, nous pourrons leur demander avec délicatesse s’il y a une place pour Dieu dans leur vie. Peut-être que la réponse sera non, mais, à coup sûr, la question ne laissera pas la personne indifférente. Osons ensuite parler de notre foi et de ce qu’elle nous apporte dans notre vie. Nous ne sommes pas faits pour un monde qui ne serait traversé que de buts matérialistes. Chaque personne s’interroge sur le sens de sa vie et sur un au-delà. Quelles riches discussions en perspective pouvons-nous avoir avec des membres de notre famille, avec des collègues de travail, avec des amis ou avec des inconnus rencontrés. Alors osons témoigner et nous pourrons nous dire : mission accomplie.
De retour à Paris le décembre. Ils sont invités pour Pâques ou la confirmation des jeunes.

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