Archives des paroisses

 
​Dans le meilleur des cas, les archives paroissiales ont pu être sauvegardées par les prêtres et les laïcs. Elles ont quelquefois été reléguées dans le coin d’une pièce, oubliées dans l’humidité d’une sacristie, entassées dans la pénombre du grenier d’un presbytère, dispersées ou, pire, détruites. Pourtant, de récentes découvertes permettent de mesurer l’importance de ces dépôts paroissiaux. Il est donc nécessaire de protéger ces archives qui nous font revivre le déroulement de la vie des quartiers et des villages. Toute une société, tout un milieu et toute une manière de vivre nous est restituée. Cela se prolonge bien au-delà de la vie religieuse car le contenu de tels archives ne se limite pas aux seuls registres de catholicité. La mise en ligne des catalogues locaux démontre que l’on peut retrouver une grande variété de documents : mandements, lettres pastorales, enquêtes et recherches diocésaines, administration sacramentelle, enquêtes paroissiales, pratiques religieuses, homélies, écoles, missions paroissiales, confréries ou autres groupes de piété, biens immobiliers et mobiliers, notices historiques rédigées par les curés sur leur paroisse, bulletins paroissiaux, journaux de curés et autres pièces anciennes relatives à la paroisse, etc. etc.

 

 

Des archives au plus près de la vie locale

Cependant, la tenue et la conservation des archives exigent une disponibilité et un travail régulier que les prêtres et les paroissiens ne peuvent pas effectuer seuls. En réalité, le processus repose aussi sur l’implication de la population locale qui se mobilise grâce à sa sensibilité pour l’histoire locale, et son attachement au patrimoine religieux. La priorité est de créer un sentiment identitaire dans le but de responsabiliser les habitants sur la gestion de leurs propres archives (collectage, tri, classement, conditionnement, rangement). Il s’agit également de rendre le rapport aux archives paroissiales plus humain, développer du lien social et vivre de nouvelles expériences pastorales. Basé sur la découverte de l’Église de Poitiers, le processus d’archivage permet un contact direct avec le terrain qui contribue à faire « vivre » l’histoire et notre patrimoine diocésain. Il va de soi que pour inciter à la conservation des archives, il est nécessaire de promouvoir une large collaboration et une concertation pratique dans tout le diocèse. Ainsi, une méthodologie propre aux archives paroissiales a été élaborée, afin de cadrer les limites du recensement. Des informations pratiques pour la gestion des archives ont été élaborées à destination des paroisses, sous la forme de plusieurs guides (Guide d’archivage, Guide de classement, Guide de procédure, Guide de catalogage et Charte de partenariat).

Le choix de l’emplacement des archives doit s’assurer de la résistance au sol des planchers car une salle d’archives concentre sur une surface réduite des masses de papier importantes. Il est également nécessaire de placer les archives dans un endroit dont l’atmosphère est la plus stable possible. Les variations de température ou d’hygrométrie sont dommageables à tout type d’archives (papier, photographies, films). Une température élevée et une humidité importante favorisent le développement des moisissures.

Dès sa création ou sa réception, tout document est déjà un document d’archives : l’identifier et le classer correctement facilite ensuite son archivage. Procédure à respecter dans le traitement des documents :

  1. une affaire = un dossier
  2. un document n’est jamais isolé
  3. un dossier doit toujours être identifié
  4. l’identification est précise et complète
  5. maintenir de l’ordre dans le dossier
  6. mettre en boîte
L’aménagement d’un conservatoire doit être réfléchi dans tous ses détails, notamment les plus pratiques. Réussir un aménagement nécessite une étude et des partenaires, le service des Archives historiques connaît les exemples les plus récents et les mieux adaptés du diocèse. La mise en place d’un partenariat répond à des objectifs précis dont l’aménagement et l’équipement d’un conservatoire qui obéissent à quelques règles économiques. Sept principaux domaines ont été définis : aménagement de salle de travail pour le traitement informatique des documents ; protection et restauration des documents ; conditionnement des archives ; réalisation de catalogues locaux ; participation à des actions culturelles ; animation du territoire ; coopération avec les institutions et le tissu associatif.
 
 

Un patrimoine à préserver et à transmettre pour ne pas oublier

Il est entendu que la mission du service des Archives historiques n’est pas de concurrencer le travail réalisé par les différentes institutions et associations qui jouent un rôle indispensable dans le domaine de la conservation du patrimoine et de l’animation culturelle. Les initiatives s’emploient à traiter localement les archives des paroisses pour en garantir la conservation, la consultation et la transmission. Pour la plupart des équipes d’archivistes bénévoles, on assiste aujourd’hui à une évolution des comportements dans la relation aux archives. Le désir de se mobiliser est lié au sentiment d’« avoir conscience de son patrimoine ». Le désir de classer est lié au besoin de répondre aux sollicitations des chercheurs. Le désir de rendre l’expérience des archives utile est lié au sentiment d’une responsabilité partagée et collective.

Les archives paroissiaux sont communicables, afin de répondre aux sollicitations des chercheurs mais aussi de mettre en valeur ce riche patrimoine. Des archives bien classées constituent un matériau précieux et indispensable pour toute consultation, exposition et publication. La présentation au public de documents originaux doit s’accompagner de précautions nécessaires à leur sécurité et à la bonne conservation : protection contre le vol, contre la lumière, contre la chaleur, la sécheresse et l’humidité.

Dans notre paroisse, le processus d’archivage a commencé en avril 2016 au presbytère de Mauléon, pour l’ensemble des localités de ce secteur. Un autre processus d’archivage a commencé en octobre 2022, au presbytère Saint Hilaire, à Nueil-Les-Aubiers (regroupant les archives du Haut Bocage et de l’Argentonnais).

Consulter le catalogue des archives déposées :